Hier, nous avons joué à The Things She Carried de Wendy Gorman, un jeu de l’anthologie War Birds.

Hier, nous avons fait la connaissance d’Akiko, Toshi et Hana.

Hier, nous avons abordé le thème des camps d’internement aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Akiko, Toshi et Hana vivent à Tacoma, dans l’état de Washington, aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale, et forment une famille nippo-américaine constituée d’une grand-mère, une mère et une petite-fille. Akiko est née au Japon, mais sa fille Toshi et sa petite-fille Hana ont toujours vécu aux Etats-Unis et ne sont même jamais allées au Japon. Elles viennent de recevoir l’information que le gouvernement américain va les mettre dans un camp d’internement quelque part en Californie. Elles ont tout juste 24 heures pour fermer leur boutique de tailleur, empaqueter le peu qu’elles peuvent emmener, et vendre le reste. Qu’emmèneront-elles? Que vendront-elles? Que devront-elles laisser derrière elles?

J’étais bien accompagnée dans cette expérience où j’ai tenu le rôle de facilitatrice. Un groupe qui, bien que n’ayant jamais joué ensemble, a rapidement trouvé ses marques et joué en parfaite entente. Les choix cornéliens n’en ont été que plus poignants.

Nous avons eu Akiko, ancrée dans la tradition, qui a eu une vie difficile marquée par la séparation de ses deux fils restés au Japon, la perte de son second mari, père de Toshi. De ce deuxième mariage, on devine qu’il a dû être heureux.

Nous avons eu Toshi, souvent pragmatique mais parfois emportée par ses émotions.

Nous avons eu Hana, qui apporte tant d’émotion dans les choix qu’elle fait et l’attention qu’elle porte aux autres.

Je pourrais vous donner la liste des possessions qu’elles avaient et les choix qu’elles ont dû faire que ça ne retranscrirait pas l’émotion du moment, la création partagée dans l’instant.

De manière générale, un compte-rendu de partie manque souvent de ce qui fait le sel du jdr selon moi: l’alchimie du moment entre les joueuses qui fait d’une “simple” conversation un moment unique de création partagée.

La mécanique de The Things She Carried est d’autant plus efficace qu’elle est simple et élégante. Elle laisse toute sa place à l’intensité du moment, intensité qui peut être modulée facilement selon la manière dont on cadre les scènes (narration à la 1ère ou 3ème personne, intéractions ou pas entre les personnages…).

J’ai vécu une expérience forte et passé une bonne soirée. L’ensemble des participantes est partante pour essayer un autre des jeux de cette anthologie.

Si c’est un thème qui vous intéresse, je ne peux que vous conseiller d’essayer The Things She Carried.